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Projets Open Dialogue


Recherche, formation, équipes mobiles

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Coordinatrice des projets :
Saphir Desvignes

Equipe Mobile Open dialogue

Accompagner différemment les jeunes en rupture avec la psychiatrie

La mission principale de l’Equipe Mobile Open dialogue est d’aller vers les personnes en souffrance psychique, de 15 à 25 ans, qui sont éloigné·es et/ou en rupture avec la psychiatrie pour des raisons qui leur sont propres. Il peut s’agir de personnes qui ne considèrent pas être concernées par la souffrance psychique – qui ne sont d’ailleurs pas dans une demande d’aide –, mais dont l’état préoccupe beaucoup l’entourage personnel ou professionnel. Il peut également s’agir de personnes qui, à la suite d’une expérience traumatisante en psychiatrie, évitent d’avoir recours aux soins sans que cela n’aille mieux.

Le projet est une expérimentation autour d'une approche en santé mentale ayant fait ses preuves à l'étranger, mais pas encore en France. De plus, le projet intervient dans des contextes spécifiques tels que les dispositifs d'Aide Sociale à l'Enfance, les quartiers prioritaires ou encore les communautés subissant des discriminations au sein du système de santé (personnes LGBTQIA+, en exil, non-blanches, en situation de handicap et/ou à la rue).

L'année 2024 est donc consacrée à la mise en œuvre du projet, avec une montée en charge progressive des accompagnements individualisés et des actions de santé communautaire. À partir de 2025, le projet sera associé à une recherche-action-formation visant à documenter cette expérimentation par des allers-retours constants entre la pratique, la théorie et l'ingénierie pédagogique. L'objectif est de pouvoirtransformer les pratiques au sein des dispositifs du sanitaire et/ou du social en proposant une approche opérationnelle, éprouvée et pouvant être essaimée.
 

Population cible


Les personnes accompagnées par l’EMO sont des jeunes âgés de 15 à 25 ans, en rupture avec la psychiatrie. Ils traversent majoritairement des situations sociales complexes. À ce jour, leurs contextes sociaux pourraient se définir en trois catégories principales. D’une part, l'équipe collabore avec les dispositifs d'Aide Sociale à l'Enfance, qui souvent ne disposent pas des ressources internes nécessaires pour répondre aux besoins en santé mentale des jeunes qu'ils accompagnent. Les besoins les plus forts concernent les transitions vers et depuis l'ASE. Dans le premier cas, les jeunes arrivent dans des conditions difficiles sur les foyers d’urgence et peuvent être réticents à consulter les psychologues de l'institution, qu’ils voient au quotidien. Quant aux sorties de l'ASE, elles se traduisent par un arrêt brutal de l’accompagnement à l'âge de 18 ans, voire 21 ans pour les personnes sortant du dispositif jeunes majeurs. En assurant une continuité psychologique, l’EMO vise à éviter les ruptures brusques de prise en charge. D’autre part, l’équipe essaie d’apporter son soutien dans des contextes où la souffrance psychique s’exprime différemment que celle des groupes sociaux majoritaires, comme dans les quartiers dits populaires. Pour finir, l’équipe se mobilise auprès des personnes qui sont plus susceptibles de subir des discriminations au sein du système de santé, et donc de s’en éloigner : les personnes LGBTQIA+, non-blanches, en exil, en situation de handicap et/ou à la rue.


Objectif général du projet

 
L'objectif général du projet est de répondre aux besoins spécifiques des jeunes en souffrance psychique, âgés de 15 à 25 ans, qui sont éloignés ou en rupture avec le système de santé mentale, en proposant une approche innovante et adaptée à leur réalité.
 

Objectifs opérationnels du projet

 
  1. Aller vers les jeunes en souffrance psychique qui sont éloignés ou en rupture avec la psychiatrie ;
  2. Faciliter l’accès à un accompagnement psychothérapeutique ;
  3. Développer un dialogue horizontal autour des prises en charge dans un contexte multi-institutionnel ;
  4. Assurer une médiation dans les parcours de soins ;
  5. Favoriser l’empowerment et la démarche communautaire en santé ;


Modalités d’intervention


Avec toute une stratégie d’aller-vers, notre équipe mobile se déplace directement vers les jeunes et leur entourage, proposant des séances Open Dialogue à domicile, à l’extérieur ou dans nos locaux. L'approche Open Dialogue implique tous les membres du réseau social du jeune (entourage personnel et professionnel), assurant une intervention globale et continue. Les interventions sont flexibles, répondant aux besoins immédiats et évolutifs de chaque situation.

En plus des séances Open Dialogue, des entretiens individuels sont proposés aux jeunes pour les accompagner à rédiger leur plan de crise, leur plan de rétablissement, élaborer leur carte de réseau, etc.

Le projet s’inscrit également dans une démarche communautaire, avec des permanences et des repas mensuels pour renforcer les liens, mais aussi des ateliers hebdomadaires autour de ces thèmes : autogestion de sa santé, rétablissement, estime de soi, droits des usagers, etc.

Portrait de l’équipe


L’équipe est composée de travailleurs sociaux, de travailleurs pairs et de bénévoles. Au total, trois équivalents temps plein sont disponibles sur le terrain. La coordinatrice du projet et le coordinateur d’équipe interviennent également sur le terrain dès que nécessaire. Tous les membres de l'équipe, y compris les bénévoles, sont formés à l'Open Dialogue et au rétablissement (2023-2024). Pour 2025, il est prévu de renforcer l'équipe avec le recrutement d'un·e psychologue sur l’intervention, mais aussi d’un·e chargé·e de recherche sur la recherche-action, ainsi qu’un·e chargé de formation et un·e apprenti en création audiovisuelle sur le pôle formation et plaidoyer.

Besoins auxquels le projet répond


Actuellement, de nombreuses personnes en difficulté n’adhèrent pas aux approches psychiatriques traditionnelles. Cette initiative répond ainsi à plusieurs besoins :

  1. Intervention précoce : En cultivant une démarche d'aller vers proactive et flexible, le projet cherche à identifier et répondre aux besoins des jeunes avant que leur situation ne devienne critique. En agissant dès que la souffrance psychique et sociale se manifeste, l'équipe cherche à éviter, d’une part, que les jeunes vivent des situations de crise déstructurante et, d’autre part, que les troubles évoluent vers une chronicisation.

  2. Réponse aux besoins spécifiques des jeunes en rupture avec la psychiatrie : Les jeunes en souffrance psychique qui sont en rupture avec la psychiatrie le sont pour différentes raisons (déni de la souffrance, stigmatisation de la santé mentale, expérience négative ou traumatisante en psychiatrie, etc.). Pour répondre à ces besoins spécifiques, un accompagnement différent leur est proposé - basé sur le dialogue ouvert, le rétablissement et le soutien par les pairs - qui leur permet, d'une part, d'accéder à une psychothérapie et d'autre part, d'aller vers des soins qui leur conviennent, si besoin avec une médiation organisée par l'équipe.

  3. Réponse aux besoins spécifiques des jeunes traversent des situations sociales complexes (dont les entrées et sorties d'ASE), qui ne peuvent être dissociées de la souffrance psychique : Le projet vise à répondre à cette autre catégorie de besoins spécifiques en proposant un accompagnement adapté et personnalisé, en collaboration avec de multiples partenaires (sociaux, médico-sociaux et sanitaires).
  4. Prévention des ruptures de prise en charge sanitaire (du fait d'un abandon des soins par la personne concernée) : En assurant une médiation entre la personne concernée, l'entourage et les professionnels de santé, l'équipe vise à renforcer la compréhension des différentes perspectives afin qu'une alliance thérapeutique puisse se tisser de manière équitable. Les personnes en rupture avec la psychiatrie témoignent souvent qu'il n'était pas possible pour elles d'avoir une alliance thérapeutique avec l'équipe médicale. Elles soulignent que la vision des professionnels dominait la relation thérapeutique, rendant difficile ou impossible pour elles de se sentir comprises, en confiance et prises en compte dans leur propre parcours de soins.

  5. Promotion du dialogue horizontal et de la collaboration interinstitutionnelle : Par son approche Open Dialogue, le projet vise à développer un dialogue horizontal autour des prises en charge dans les contextes multi-institutionnels, favorisant ainsi la coordination et la collaboration entre différents acteurs impliqués dans le parcours de soins des jeunes en souffrance psychique.

  6. Renforcement de l'empowerment et de la démarche communautaire en santé : Le projet vise à renforcer l'empowerment des jeunes en leur donnant les moyens de prendre des décisions éclairées concernant leur santé mentale. Il encourage également leur implication dans la communauté, en les soutenant pour identifier leurs besoins (individuels, collectifs) et pour déterminer la manière d'y répondre.

Financeurs


Fondation de France
Agence Régionale de Santé (PACA)